Bijoux et sculptures
LE GUITARISTE
Un bracelet, chevalet de l’innocence, là où le cylindre de la vie rayonne
En carré double d’infini, vers les cimes où la hauteur est seule digne.
Des figures humaines, un tronc de cône, une structure sphérique
Là où la géométrie des formes en toi s’intensifie.
Sculpter et naître, réaliser et connaître
Le volume des bas-reliefs en modelage et assemblage
Le silence est l’être, en moi infini !
A mesurer les cordes en table d’harmonie
Là où la case départ est toujours de partie
Le cou girafe et la tête qui accorde
Côte a côte, sifflet d’émotions
Vers la ligne de l’abandon!
Le vent du nord souffle
En réponse à celui de l’Andalousie
Guitare et sonore
De l’eau et du sel, l’hémisphère vivant
De multitudes de croyances !
Larmes
Larme, l’enfant prodige
Scaramouche, Batailleur de l’ombre
Commedia dell’arte face à Jupiter
Missionné et missionnaire afin que la loi s’accomplisse
L’espace vert
Tournant autour du soleil
En être conscient
Air chaud et tempête
Posant les bonnes questions
À l’épicerie du blason blanc
Les larmes sont le produit de Mercure
Qui aurait oublié Venus
La confondant avec Jupiter
En forgeron divin Jupiter pris la partie
Habilla Venus
Connaissant le secret du feu
Il fluidifia la matière, sculpta autour de son cou
Le plus beau des atours : l’Allégresse
Venus devint alors sa plus belle œuvre : l’Amour
Celui qui nous fait grandir
Le meilleur de soi
Les larmes sont la bénédiction du ciel
Là où l’âme de la terre reprend les entrailles
Afin de nous permettre et à notre insu la première goutte de joie
Je voudrais réinventer la lune
Redessiner les étoiles
Changer le son du vent
Balayer les dunes
Épouser la lave des volcans
Je voudrais réinventer l’histoire
Lui suggérer que donner est bien mieux que prendre
Je voudrais réinventer le vent
Fixer la couleur du ciel
La coordonner avec celle des océans
Souffler afin que la levure
Nourrisse la bonté de l’ouragan
Je voudrais naviguer autour des étoiles
Inventer un langage secret et un code
De chagrin, de douleur, de rire, d’infinie liberté
En un grand dictionnaire : aimer, le silence
Salé au gré de l’océan
Saccagé au gré de sa posture
Violenté au gré du vent
« Que Dieu te donne de la rosée du ciel
Et de la graisse de la terre,
Du blé et du vin en abondance ! »
« Maudit soit quiconque te maudira,
Et béni soit quiconque te bénira »
Bénédiction de Jacob
Après la tempête, que reste t’il de l’amour, du feu et du vent ?
Telle une astronaute suppliant De Witte de changer la carte du ciel
Ne serait-ce que pour un court instant
Afin que je retrouve ma plume
Le corps émietté, le poignet brisé
L’équilibre saccagé
Les larmes se dirigent alors vers le canal lacrymal
Le calme après la tempête
Le baume miraculeux, le cri silencieux
Le ciel est recomposé
Les astres en firmament
Je ne connais pas le territorial ni la nationalité ni le national
Je connais seulement le mot Aimer
Telle une nouvelle couche pour un bébé
Une première goutte d’eau, vitale
Une larme qui se transforme en étoile
Un premier sourire, « le droit d’exister »
Une première étincelle qui accueille la vie
La joie, le bon ton, la dignité
Tu es venu dans ma vie
Éclairer mon chemin
Malgré la rosée et la pluie
Malgré mon épuisement et ma fatigue
M’emmener à l’essentiel,
À mes valeurs, à mes horizons
À la quête de l’infini
À la soif de la vie
À la force morale !
Je t’ai aimé il y a 3oo ans
J’ai enfanté l’Amour afin que tu en prennes soin tel un enfant
Je t’ai tendu le bras pour te propulser
Non derrière mais devant moi
J’ai inscris ton nom sur les pétales des firmaments
Mon enfance était entre tes doigts
Tout autant que mon poignet brisé et mon bras
J’ai tenu ton piédestal malgré toute la lourdeur de mon passé
J’ai balayé pour toi les poussières du haut du hurlevent
Je me suis retrouvée sur un champ de bataille
Sans aucun dialogue, le silence du canal lacrymal
Solitude de ma vie, prolongée
Les larmes à présent sont pour ma vie
Qu’as tu fait ?
Les larmes sont aujourd’hui pour la renaissance de ma joie
Aimer
Photographies bijoux © Bruno Levy – photolevy@free.fr